Les scènes mythiques dans la salle de bains au cinéma

Psychose, la légendaire scène de meurtre sous la douche

Commençons par la mythique scène de meurtre de Psychose, un des chefs-d’œuvre d’Alfred Hitchcock, sorti dans les salles en 1960. Moins de trois minutes à l’écran, et pourtant près de 70 prises de vue et 7 jours de tournage ont été nécessaires pour satisfaire les exigences du maître du suspense et faire de cette séquence une des plus connues de l’histoire du cinéma.

Tout d’abord, posons le décor. La scène se déroule dans la salle de bains d’une chambre d’hôtel typique des motels américains de bord de route des années 50. La décoration de la pièce est particulièrement sobre et impersonnelle : petits carrés de carrelage au mur, baignoire classique et rideau de bain semi-opaque. Tout est blanc du sol au plafond, un décor aseptisé idéal pour faire monter le suspense. Le spectateur ne se disperse pas, son attention reste entièrement portée sur Janet Leigh, l’héroïne jouée par l’actrice Marion Crane, en train de prendre sa douche.

Jusque-là, la scène n’a rien d’alarmant : l’eau qui coule, les gestes banals de la toilette, la détente que cela procure... Rien ne laisse présager le crime à venir, jusqu’à l’apparition de la silhouette du meurtrier à travers le rideau de douche. La pression monte alors progressivement. À l’ouverture du rideau, musique stridente et montage haché des scènes font soudainement basculer la situation. Le suspense est à son paroxysme. La jeune femme est poignardée à plusieurs reprises. Elle s’accroche au rideau de douche et l’arrache en tombant sur le sol. Quant au meurtrier, il a déjà disparu.

Pretty Woman, salle de bains de luxe et bain moussant

Qui n’a pas vu la célèbre comédie romantique Pretty Woman ? Nous, on ne compte plus le nombre de fois où on l'a visionné ! Quand un riche homme d’affaires engage une prostituée en tant qu’escorte pour certains événements, la rencontre ne manque pas de charme. Or, le film recèle une scène de bain à la fois comique et pleine de tendresse qui a retenu notre attention. Rappelez-vous…

Invitée par le riche businessman dans sa chambre d’hôtel, Vivian, incarnée par Julia Roberts, se sent comme une princesse. Elle qui vit modestement, est subjuguée par tant de confort et de luxe, et la salle de bains ne fait pas exception. Comme elle le raconte à son amie Kit : « Rien qu’la salle de bains, c’est plus grand qu’le Blue Banana ! ».

En effet, la salle de bains est spacieuse et lumineuse, une magnifique verrière ovale laissant pénétrer la lumière du jour. Les murs en marbre et la robinetterie couleur bronze offre un style chic et baroque à la décoration. La pièce comprend une douche et une large baignoire, et le tout est complété par de nombreuses serviettes blanches et peignoirs.

Vivian se prélasse dans un bain de mousse, en chantant Kiss de Prince à tue-tête, écouteurs sur les oreilles, ce qui fait sourire Richard Gere, alias Edward Lewis. Les deux personnages discutent « business », ils négocient le tarif de la prochaine mission de Vivian, et elle obtient ce qu’elle attend. Le cadre s’avère incongru pour une telle discussion, mais Vivian est si spontanée, que la scène semble tout à fait naturelle. Elle ne manque pas d’ailleurs de manifester sa joie en plongeant la tête sous la mousse avant d’accepter la mission.

Cléopâtre, le rituel du bain de la reine d’Egypte

Retour sur un autre grand classique de l’histoire du cinéma : Cléopâtre. À travers son chef-d’œuvre, Joseph L. Mankiewicz nous invite à découvrir les rituels du bain de la célèbre reine d’Égypte. Diffusé dans les salles en 1963, le long métrage dure plus de quatre heures, et retrace la vie tumultueuse de la souveraine incarnée par Elizabeth Taylor.

Le décor de la scène du bain de Cléopâtre est somptueux. Au centre, trône une vaste baignoire circulaire à débordement, finement sculptée, entourée de végétation, de colonnes, et de larges ouvertures donnant sur l’extérieur.

Cléopâtre est assise, majestueuse, au milieu de la baignoire, ses dames de compagnie à proximité. Elle se savonne avec soin, tout en discutant avec un légionnaire, dissimulé derrière un paravent. À la surface du bain flottent des fleurs de lotus, ainsi qu’une barque antique, servant de support à savon. Elle y dépose d’ailleurs le savon qu’elle a utilisé, et une fois l’échange avec Rufio terminé, elle renvoie la barque d’un geste symbolique sur l’eau du bain, d’un bleu rappelant la couleur de la mer.

Les visiteurs, une scène de bain plutôt loufoque

Continuons notre voyage dans le temps avec un film que vous connaissez sans doute tous : Les Visiteurs. Et nous nous intéresserons plus particulièrement à l’hilarante scène où nos deux compères, incarnés par Jean Reno et Christian Clavier, sont forcés de prendre un bain.

Reprenons l’histoire depuis le début pour se remettre dans le contexte. Nous sommes au Moyen-âge. Godefroy, Comte de Montmirail, et son écuyer, Jacquouille dit la Fripouille, recourent à la magie pour voyager dans le temps et se retrouvent propulsés par erreur en 1992. Accueillis par l’héritière des Montmirail, ils sont priés de se laver pour remédier à l’odeur pestilentielle qu’ils dégagent.

Ils s’enferment alors dans une salle de bains à la décoration bourgeoise : carrelage rétro, tapis de bain moyenâgeux et fleurs artificielles donnent un air kitch à la salle de bains, particulièrement bien choisi pour la scène. Autour de la baignoire trônent de nombreux canards en bois, ainsi que des bocaux remplis de sels de bain et autres produits de toilette.

C’est le comte qui profitera du bain le premier. Il y pénètre vêtu de ses sous-vêtements, tandis que son fidèle écuyer, renverse dans le bain tout ce qu’il a sous la main : sels de bains, savons, cotons… Il se saisit ensuite d’une énorme bouteille de Chanel n°5 et s’en asperge généreusement. Puis il ressort sans se sécher, laissant la place à un Jacquouille plutôt retissant, qu’il met lui-même dans la baignoire. Finalement, ce dernier semble prendre du plaisir. Il se frotte vigoureusement en chantant à tue-tête, dans une eau de bain loin d’être propre !